Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
42                        AUGUSTE BRIZEUX

   Alfred de Vigny était au lendemain de Moïse, d'Eloa ;
Victor Hugo venait de publier ses Odes, et la Muse française
faisait connaître les vers et les idées littéraires du premier
Cénacle.
   Brizeux s'occupa médiocrement de son droit et beaucoup
de poésie. Il fréquenta chez les peintres, Deveria, Ingres
surtout. Il assistait aux lectures d'Andrieux, « ce Despréaux
familier et charmant ». Et, tout en rêvant à sa mère et à
Marie, il écrivit des articles sur Hélénaet bloa et sur André
Chénier. Il fit jouer, en 1828, Racine, comédie en un acte à
propos des Plaideurs, composée en collaboration avec
Busoni, publia les Mémoires de Mme de La Vallière, 1828,
et se lia d'amitié avec de Vigny, Berlioz, Gustave Planche,
Auguste Barbier surtout.
   Voilà donc Brizeux lancé dans le monde des arts, de la
littérature et de la philosophie, « capricant et sauvage, dit
Blaze de Bury, mais d'une sauvagerie intermittente,
modeste, réservé, élégant de manières et d'esprit, préoccupé
d'art et de philosophie platonicienne, goûtant Ballanche,
admirant à l'écart G. Farcy, « ce cœur tendre, attentif à
cacher son or pur » (1).
   Les années 1828-1830 marquent une période très impor-
tante dans la vie de Brizeux. C'est une fin et un com-
mencement : la fin de sa religion naïve et heureuse; le
commencement d'un scepticisme douloureux. A quel
moment précis se consomma le divorce ? M. Lecigne estime
qu'on ne saurait le dire, mais que la vie libre de Paris,
l'enseignement de Victor Cousin à la Sorborïne, la lecture
du Globe, où Théodore Jouffroy venait de publier Comment



     0 ) Revue des Deux Mondes, 15 déc. 1880, p. 915.