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! 474 VICTOR SMITH sait sa ville natale, à cause du plus grand mouvement d'affaires et du voisinage de son grand-père et de sa grand' mère, à Fraisse, près de Firminy. Il se fit inscrire à Saint- Etienne, plaida en 1850 deux ou trois petites affaires cor- rectionnelles, fut mécontent de ses plaidoiries et renonça au barreau. Grâce à ses goûts artistiques et littéraires, cette époque de sa vie ne fut point stérile. Dénué de toute ambition, il s'occupa de ses chères études. En 1851, avec le concours de Barthélémy Courbon, avoué près le Tribunal, il fonda à Saint-Etienne une petite Société des Beaux-Arts dont il fut le secrétaire. « En cette qualité, dit-il avec une fine ironie, « j'ai rédigé un discours que j'ai lu en séance ; il est assez « bien pour que personne ne m'en ait parlé. Le silence, « j'en suis convaincu, est le témoignege le plus certain du « plus ou moins de valeur d'une œuvre, si minime qu'elle « soit. Sans cette flatterie indirecte, je ne me serais jamais « douté que cet exorde de mes travaux, pour ainsi parler, « valût quelque chose. » Il envoyait l'année suivante à la Revue du Lyonnais le compte rendu de l'Exposition de peinture. Il signalait deux paysages d'un jeune peintre marseillais dont il était parlé pour la première fois à Lyon, François Simon, qui devint et resta son fidèle ami. Il lui adressa la poétique boutade suivante : Peintre franc et tiaïf, que mon vers te console. Un souvenir nie vient de ton premier salon ; Te vengeant d'un dédain, je veux que ma parole Comme un dard animé, légère abeille, vole Et que mon épigramme arme son aiguillon.