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34<5             CAUSKRIK D'UN BIBLIOPHILE

porteurs de charbons anglais. Où sont les fières caravelles
de Vasco de Gama et de Pedro Alvarez Cabrai ?.... Les
édifices publics de Lisbonne ne sont pas ceux d'une
capitale ; les églises mêmes ne peuvent en rien être
comparées à celles d'Espagne.
    « A bien y réfléchir, la plupart des monuments dont
s'enorgueillit telle ville ou tel pays ont été faits avec de
l'argent venu d'ailleurs : pour les capitales, c'est l'argent
des provinces ; pour les pays conquérants, c'est l'argent
des tributaires. Or, Lisbonne n'est pas la capitale d'un pays
riche, et cette ville détruite par le tremblement de terre
de 1755, n'avait plus, pour reconstruire des basiliques
comparables aux églises d'Espagne, l'or et l'argent des
Indes à sa disposition; la veine était épuisée depuis un
siècle... Les Portugais n'en sourirent pas. Ce peuple ne
paraît pas artiste et ses fréquents contacts avec l'Angleterre
ne sont pas pour affiner ses goûts. »
   Les congressistes furent reçus au palais d'Ajuda par le
roi et la reine de Portugal. Nous laisserons encore
M. Bleton nous faire le récit de cette réception :
   « Ajuda est une maison bourgeoise de très grandes
dimensions. Bourgeoise aussi la réception que nous font les
souverains. Tout l'apparat est dans la double haie dehalle-
bardiers que nous franchissons à la descente de voiture. On
circule ensuite aussi librement que chez un particulier, on
défile même sans être présenté ni nommé.
   « La reine Amélie, avec une grâce toute française, tend
à chacun sa main; don Carlos en fait autant. C'est d'une
simplicité helvétique, et le contraste est d'autant plus
piquant que, ce jour étant un anniversaire officiel, la reine
est en manteau de cour, les épaules couvertes de diamants,
et que les souverains sont encadrés d'un cortège de minis-