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328       UNE VISITE AO SALON DE       BEU.ECOUR

assis par terre, joue avec des colombes qui voltigent autour
de lui. Nous préférons cette page discrète à la splendide
Errina du même auteur.
   Près du tableau de M. A. CHANUT l'on est surpris, après
coup, de n'avoir pas été ému par cette cueillette réaliste,
dans une grande cuisine, par deux Petites SÅ“urs des
Pauvres. L'ensemble manque de cohésion et c'est dom-
mage, car quelques-uns des personnages ont bien la
physionomie de leur emploi. La plus âgée des religieuses
est d'une froideur monacale, mais son geste d'avare, ne
laissera rien perdre de ce qu'elle va recueillir pour ceux
qui attendent. La cuisinière leur présente les restes d'un
air attendri et respectueux, tandis qu'un chef, gras et
rubicond, assis sur le coin d'une table s'apprête à risquer
quelque plaisanterie ; on y sent le renouvellement d'une
scène journalière. Composé seulement de ces trois acteurs,
ce tableau serait excellent, mais il y a d'autres comparses
qui, mal groupés, rendent la scène un peu confuse. Il y a
aussi des détails d'une déplorable naïveté, des heurts de
couleurs qui toutes semblent se disputer le premier plan.
Voilà pourquoi, au lieu de s'arrêter à ses grandes lignes,
on est tenté d'y fureter dans tous les coins.
   On retrouve la même impression devant Intimité de
M. COMBEROUSSE. Deux jeunes filles semblent absorbées
par la lecture ; tout auprès, se tient un homme d'âge
moyen, et au premier plan, on voit une femme, jeune
encore, à la physionomie souriante, mais qui paraît étran-
gère a cette scène. Une indiscrétion d'ami nous apprend
que cette jeune femme est un portrait, fait de souvenir,
après décès, qu'elle était la mère des jeunes filles, et cela
explique les non-sens de couleur et d'attitude, l'expression
attristée de ces enfants qui ont posé, vêtues de rose,