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278              P1KR1Å’ P u VIS DK CHAVANXKS

    Le lendemain des tristes événements de la guerre et de
la Commune, le Gouvernement avait adopté le projet de
décoration d'un grand monument national dans le but
d'affirmer la vitalité du génie artistique français. Ce monu-
ment fut le Panthéon, le programme approuvé par Ph. de
Chennevières, directeur des Beaux-Arts, était la vie de
sainte Geneviève, patronne de Paris, « dont la légende, dit
l'arrêté ministériel, se combine avec l'histoire merveil-
leuse des origines chrétiennes de la l;rance ». Puvis de
Chavannes fut chargé de l'Enfance de sainte Geneviève
(1875-1877). Cette immense composition divisée en quatre
panneaux avec frise, et qui ne compte pas moins de
80 figures, est le chef-d'œuvre du maître. Enchantement
des yeux par la grâce et la simplicité, plaisir de l'esprit par
le naturel et la convenance des attitudes, des expressions et
du paysage. Puvis de Chavannes le premier a donné des
fresques à l'art français, tandis que les autres peintres n'ont
fait que des tableaux.
    « Le souci de l'harmonie parfaite de sa peinture avec la
pierre, l'horreur de défoncer la muraille par quelque trou
noir de son pinceau, dit Ph. de Chennevières, n'ont cessé
de préoccuper Puvis de Chavannes durant tout le cours de
son travail; jamais je ne l'ai vu entrer dans le Panthéon
pendant qu'il exécutait ses toiles dans son grand atelier de
Neuilly, sans qu'il s'assurât du ton de la pierre par la com-
paraison avec un petit carnet qu'il portait dans sa poche.
J'ai ouï dire qu'un jour comme on lui racontait qu'un de
ses collègues avait déclaré que quant à lui il ne s'occupe-
rait que de peindre à sa manière et qu'il se f... de la
muraille : « S'il se i... de la muraille, répartit énergique-
ment Puvis de Chavannes, la muraille le vomira. »
   Plus tard Meissonier, parlant de la décoration générale