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i68                     LES THURNEYSliN

sincère, si loyale, à l'exécution de ces pièces qu'on
s'étonne de les voir signées par un homme dont les
opinions religieuses opposées étaient si arrêtées. Quel-
ques-unes de ces estampes sont vraiment dignes de
remarque. C'est      d'abord Y Annonciation, la Sainte
Famille, saint Joseph et l'Enfant Jésus, d'après Charles
Dauphin, trois des premiers ouvrages de Thurneysen,'
gravés à une taille, le premier en (659 et les deux
autres en 1660, à la gravure desquels Thurneysen a
apporté un soin particulier ; c'est saint François
Borgia, général des Jésuites, et saint Bruno en
prière.
   Malgré la considération qu'il avait acquise, Thur-
neysen craignit d'être inquiété, lorsque, sous la
pression des ordres de la Cour, les passions religieuses
se manifestèrent avec quelque force. Sa femme et lui
prévirent que la tourmente éclaterait à Lyon, et
résolurent d'y échapper par leur retraite à Bâle, Déjà,
en 1680, une surveillance discrète, mais attentive,
pesait dans notre ville sur les Réformés, et Thurneysen
éloigna les deux aînés de ses enfants. Sa femme
partit à son tour en 1681. Thurneysen quitta Lyon
de son côté, très peu de temps après, plutôt pour se
sentir plus en sûreté que poussé alors par une réelle
nécessité (1). Le péril était, au moins à Lyon, le




   (1) Du reste, lors   de la révocation de l'édit de Nantes,
même au moment où       l'on appliquait avec une cruelle rigueur
les mesures que cet     acte impolitique et funeste comportait,
l'ordre fut donné à       Lyon de ménager les étrangers, et
d'Herbigny dit que «    les Suisses ne furent pas inquiettez. »