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I36 CHRONIQUE DE JANVIER 1899 toyable cerbère ! Un seul souhait est sincère, c'est celui de l'employé des pompes funèbres qui espère bien que vous ne le ferez pas trop attendre..., c'est son petit bénéfice. Si le I er janvier fait le désespoir de bien des gens, il en a réjoui, cette année, un grand nombre. Je veux parler de ces heureux privilégiés dont la boutonnière s'est subitement fleurie des couleurs du pavot, les uns en rubans, les autres en rosettes : MM. les docteurs Glenard, Crolas, MM.Lafon, Herbage, M. le commandant Roman; j'en oublie. Mais, je leur adresse à tous, mes félicitations bien sincères.. J'ai parlé des congratulations ; elles ont été de toutes sortes en ce premier mois de l'année. N'avons-nous pas vu cette vieille- Angleterre nous chercher noise et nous susciter une querelle d'Allemand au sujet de Terre-Neuve et de Madagascar, tandis que l'Allemagne cherchait à nous faire risette? C'était imprévu, et c'eût été bien amusant si les conséquences de ces baisers Lamourette n'eussent failli être si terribles. Après les joies, les tristesses ; après les décorations, les écharpes de deuil. Le mois de janvier nous enlève de nombreux amis. C'est Sébastien Dupont, le frère de Pierre Dupont, notre grand chansonnier, qui meurt le I er janvier, sans pouvoir assister au triomphe qu'on prépare au chantre des sapins et de la vigne. Le 4 janvier, M. Chevillard s'éteint; M. Chevillard bien connu à Lyon, adjoint au maire, vice-président de la Société des Concours hippiques. Le même jour mourait M. Edouard Hervé, directeur du Soleil, l'académicien, hôte assidu de Lyon. Le n janvier, mort de M. Melchior de Neuvesel, qui s'éteint au château de la Tourette, à Tournon. Les Neuvesel sont originaires de la Savoie. Ils étaient établis à Givors et à Rive-de-Gier à la fin du xvin" siècle et alliés aux Fleurdelix et aux de la Tourette.