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CHRONIQUE DE JANVIER 1899 137 Puis c'est le général Godfroy, ancien commandant de la place de Lyon, où il avait laissé les plus sûres amitiés, qui succombe le 22 à Dijon. Le 29, M. Piguet, l'ingénieur- constructeur bien connu à Lyon, meurt, et le 30 s'éteint à Saint-Raphaël, M. le comte de Longchamp, ancien officier de mobiles de Villefranche, à Beifort, en 1870, tandis que succombait, à Verdun-sur-Doubs, M. le docteur Abel Jandet, ancien bibliothécaire des Archives historiques de la ville de Lyon, membre de l'Académie de Mâcon et histo- riographe très apprécié. Le nécrologe de janvier n'est-il pas assez riche? Hélas ! Les morts vont vite ! Combien sont déjà oubliés ?... * ** Oui, les morts vont vite. Le temps les roule et les emporte comme le Rhône emportait dans son tourbillon mariniers et bateaux-lavoirs, roulés, brisés contre nos ponts dans une nuit d'angoisse. Une violente bourrasque soufflait sur Lyon et sur l'Est, depuis le commencement du mois. Les prédictions de nos Mathieu de la Drôme étaient des plus alarmistes. Le 15 jan- vier, le fleuve s'élève de 5™, 60 au-dessus de son étiage, se rue contre ses quais, soulève les barques, comme fétus de paille et, en une nuit, engouffre deux vieux mariniers et, brise six bateaux-lavoirs. Mounto un grand crid Aï! paure ! Un remoulin esfraïous agouloupo Dins soun revou la barco : un tuert terrible Brounzis contre* lou pont ê tout s'esclopo. K° 2. — Février 1S99. Jl)