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52         UN COIN DU VIEUX LUGDUNUM ROMAIN

avons exploré les ruines n'était exploitée que par un mo-
deste artisan ( i ) .
   Dans une tranchée de cinq à six mètres de profondeur,
perpendiculaire à la rue (c'est-à-dire à la façade) et destinée
aux fondations d'un mur intérieur, on a dégagé les restes
d'un cabinet de bains ou petite piscine, ayant environ
4 mètres carrés et présentant les dispositions suivantes. Au
pied du mur, ayant un mètre cinquante centimètres de hau-
teur, était placé une sorte de banc en maçonnerie recouverte
de béton, ayant près de cinquante centimètres d'élévation
au dessus du sol, lui-même recouvert d'une couche de
pierres et de béton formant une rigole profonde dans la-
quelle le sujet, assis sur le banc, pouvait aisément plonger
les jambes jusqu'aux genoux. Dans ce canal à ciel ouvert
aboutissait un caniculus ou petit conduit souterrain voûté
ayant 70 centimètres de base comme de hauteur. Il parais-
sait venir du nord-ouest du plateau, c'est-à-dire de l'extrémité
delà colline où aboutissaient les grands aqueducs. On voit
par ce simple détail quelle était la richesse de notre ville
en eaux de sources à l'époque gallo-romaine, tandis qu'au
moyen âge, à la même place, deux puits d'une profondeur
d'au moins 40 mètres avaient été creusés pour se procurer
un peu d'eau (2).


  (1) A. de Boissieu. Ainay, son autel, son amphithéâtre, ses martyrs,
Lyon. MDCCCLX1V, p. )<).
  (2) J'ai relevé le croquis des parois de l'un de ces puits qui a été
détruit pendant les travaux. Elles étaient formées de colonnes de
maçonnerie allongées, tandis qu'en général celles des puits romains sont
entièrement en béton coulé sur la charpente des bois. Voir notre
mémoire sur le captage et l'aménagement des sources thermales de la
Gaule Romaine. Mém. de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et \Arts de
Lyon, année 1894.