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UN COIN DU VItUX LUGDUNUM KOMAIN 51 le voisinage de ce four, on a découvert en effet sur un lit de cendres un véritable magasin de petites lampes en terre cuite, 49 en une seule fois, toutes dans un parfait état de conservation, rangées les unes à côté des autres et, chose singulière, à 50 centimètres de profondeur seulement. La plupart sont fort petites sans marques de fabrique ni orne- ments. Sur l'une est figuré un petit dauphin, sur une autre, un coq ; la plupart ne présentent même pas de dessin. Sans doute elles étaient destinées aux petites bourses, à ceux qui ne pouvaient déposer sur les tombes que de modestes présents. Tout autour de cet atelier on trouva en abondance des débris de poteries de toutes espèces, des scories, des frag- ments informes de terre cuite, des vases et fragments de vases n'ayant pas réussi à la cuisson. J'ai même rencontré un objet également en terre cuite, ressemblant à une sorte de spatule qui sans doute servait au potier à exécuter ses des- sins. La découverte de cette petite fabrique de céramique funéraire tout près du grand cimetière gallo-romain, prouve que certaines pratiques relatives au culte des morts se sont perpétuées depuis l'antiquité jusqu'à nous. Plusieurs sujets représentés sur les lampes romaines se voient encore aujour- d'hui sur ces petits médaillons au dessin noir avec fond violet que l'on vend aux portes de Loyasse. Nous ajouterons enfin qu'au'cominencement de ce. siècle, à l'angle des rues Saint-Joseph et Sala, on découvrit dans un jardin les ruines non douteuses d'un vaste atelier de poterie dont les nom- breux produits étaient marqués du nom de Sabinius Gatisius. M. Dissard (comm. orale) a reconnu l'existence d'un magasin analogue à celui que nous décrivons, à Champvert, non loin de Trion. Notre série de petites lampes n'ayant pas de marques, il est probable que la boutique dont nous