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26                     LE « VOYAGE A KICK »

la charge de chancelier de France. Notre dessein n'est pas
d'ailleurs de rappeler sa vie, connue de tout le monde, ni
d'examiner si, dans les circonstances où il fut appelé à jouer
un des premiers rôles, Michel de l'Hôpital, soupçonné de
quelque huguenoterie, ne donna pas à l'indulgence pour les
opinions nouvelles un peu plus que ne demandait l'unité
religieuse de la nation ( r ) .
   Michel de l'Hôpital aimait à se délasser des affaires et à se
consoler des déboires de la vie politique, en cultivant la
poésie latine. Comme tous les grands magistrats du xvie
siècle, il avait l'âme si fortement pénétrée des lettres an-
ciennes qu'en vérité il semble que le latin soit sa langue
maternelle, le français presque un idiome étranger. Ses
discours et mémoires d'Etat seraient lourds, embarrassés et
monotones, s'ils n'étaient soutenus par la hauteur et la
force des pensées ; ses vers latins, qui n'étaient pour lui
qu'une distraction et un repos, coulent au contraire avec
une singulière aisance, sans nulle trace d'effort, d'une veine
abondante.
   La traduction d'une partie de son Voyage à Nice ne pourra
pas malheureusement faire sentir l'élégance, le charme réel
d'une poésie savoureuse et même originale. Toutefois, si
cette langue est véritablement belle, il ne faudrait pas en
surfaire la valeur; il ne faudrait pas dire, par exemple, avec
Scévole de Sainte-Marthe (2), que l'Hôpital a surpassé


   (1) On peut voir sur lui :• Villemain, Vie de l'Hôpital, dans Etudes
d'Hist. moderne ; A. H. Taillandier, Nouvelles Recherches histor. sur la vie
et les œuvres du chanc. de VHospital ; Dupré-Lasale, Michel de l'Hospital
avant son élévation au poste de chanc. de France; Anquez, le Chancelier de
l'Hospital; etc.
  (2) Dans les Gallorum doctrina illuslrium Elogia.