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LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE 4OI 24 Paris, le lundi 6 juillet 1840. M E S CHERS PARENTS, Le dimanche d'il y a eu hier huit jours a été heureux pour moi. A midi, j'ai reçu votre paquet de lettres, avec quelle joie, vous le savez, et le soir j'ai dîné chez M. Raison qui m'y avait prié depuis très longtemps. Il fallait bien cela pour me rendre moins lourd l'ennui des dernières compositions qui ont duré toute cette semaine. Elles m'ont assez fatigué, parce que j'ai voulu bien faire celles qui sont de mon ressort, c'est-à -dire les compositions littéraires; cependant, j'avais deux consolations, d'abord je ne crai- gnais plus rien pour le résultat, qui me sera honorable s'il est bon et ne me fera point de tort s'il est mauvais, et, secondement, je pensais avec bonheur que c'étaient les der- nières compositions que j'aurais à faire de toute ma vie, sauf la terrible agrégation. Quoi qu'il en soit, c'est fini, et je saurai ces jours-ci ce qui en sera arrivé. Franchement, je suis assez content de mon travail. Il faudra me dire vite si les douleurs de ma mère ont continué, si elles la font beaucoup souffrir, si elle craint que cela dure encore longtemps, et, surtout, si elle s'en inquiète beaucoup, ce qui serait un bien grand tort. Pauvre mère, qu'il me tarde de la voir ! J'espère bien qu'il en sera cette année comme l'année passée, et que pendant les vacances elle prendra une provision de santé pour une N ° S- — Mai 1897. 27