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                   LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                  4OI




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                                   Paris, le lundi 6 juillet 1840.



            M E S CHERS PARENTS,


   Le dimanche d'il y a eu hier huit jours a été heureux
pour moi. A midi, j'ai reçu votre paquet de lettres, avec
quelle joie, vous le savez, et le soir j'ai dîné chez M. Raison
qui m'y avait prié depuis très longtemps. Il fallait bien
cela pour me rendre moins lourd l'ennui des dernières
compositions qui ont duré toute cette semaine. Elles m'ont
assez fatigué, parce que j'ai voulu bien faire celles qui sont
de mon ressort, c'est-à-dire les compositions littéraires;
cependant, j'avais deux consolations, d'abord je ne crai-
gnais plus rien pour le résultat, qui me sera honorable s'il
est bon et ne me fera point de tort s'il est mauvais, et,
secondement, je pensais avec bonheur que c'étaient les der-
nières compositions que j'aurais à faire de toute ma vie,
sauf la terrible agrégation. Quoi qu'il en soit, c'est fini, et
je saurai ces jours-ci ce qui en sera arrivé. Franchement, je
suis assez content de mon travail.
  Il faudra me dire vite si les douleurs de ma mère ont
continué, si elles la font beaucoup souffrir, si elle craint
que cela dure encore longtemps, et, surtout, si elle s'en
inquiète beaucoup, ce qui serait un bien grand tort. Pauvre
mère, qu'il me tarde de la voir ! J'espère bien qu'il en sera
cette année comme l'année passée, et que pendant les
vacances elle prendra une provision de santé pour une
  N ° S- — Mai 1897.                                          27