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DE I496 A 1896 9 son arrivée, entouré, comme un souverain temporel, par les autorités civiles et militaires officiellement convoquées, mais son véritable cortège qui n'a cessé de l'accompagner durant son séjour, c'est la population toute entière, s'age- nouillant devant le saint Pontife pour recevoir sa bénédic- tion. Il y a dans cette réception extraordinaire, qu'on peut appeler une apothéose, l'expression de la vénération et la manifestation de la foi religieuse, sentiments d'un ordre bien plus élevé que ceux que nous venons de constater. Le patriotisme, de même que la religion, peut pousser l'exaltation populaire à une sorte de délire pendant les ova- tions d'une entrée solennelle.Nous en avons eu la preuve dans les acclamations frénétiques et sincères qui, durant les cinq journées, du 5 au 9 octobre 1896, n'ont cessé d'accompa- gner l'empereur Nicolas II et l'impératrice Alexandra sur le territoire français. Cette visite n'avait-elle pas, en effet, pour but de manifester et de sceller, avec la confiance dans une paix longue et glorieuse, l'alliance de la Russie à la France ? Sauf ces cas exceptionnels, les réceptions princières demeurent assimilables à toutes les fêtes auxquelles la population est officiellement conviée. Est-il besoin de rap- peler avec quel enthousiasme le public accourt aux spectacles de la rue, même durant les époques les plus troublées ? A Lyon, de 1790 à 1795, n'avons-nous pas eu l'ivresse des fêtes de la Fédération, des fêtes patriotiques, des fêtes civiques, de Fourvière fermée au culte depuis la Révolution. Elle donna sa bénédiction solennelle à la foule agenouillée, ici sur la place Bellecour, là sur la place des Terreaux. La maison qui porte le 11° 3 de la place Bellecour, nommée alors maison Henry, a sur sa façade une plaque commémorative au-dessus du balcon où le Pape se p'résenta.