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                       L'ABBÉ RAMBAUD                         387

   Il est vrai qu'il y a les hospices, mais la liste est longue
des malheureux qui attendent des mois, ou même des
années à leur porte. D'ailleurs, les hospices sont-ils une
bonne institution charitable ? L'abbé Rambaud est loin de
le penser. Il leur reproche de ruiner les liens de famille.
Qu'il est dur pour un homme ou une femme qui ont vécu,
travaillé et souffert ensemble, pendant trente ou quarante
ans, d'être séparés sur leurs derniers jours, pour aller vivre
d'une vie commune au milieu d'étrangers et mourir loin
des leurs, loin l'un de l'autre ! Un autre grief de l'abbé
Rambaud, contre les hospices, est de mettre entièrement à
la charge de la bienfaisance publique plus d'un individu
ayant quelque ressource et pouvant encore gagner sa vie
par quelque travail à sa portée. Nul moraliste ou économiste
n'est plus soucieux que lui de la dignité de l'homme, plus
ennemi de l'aumône qui avilit celui qui la reçoit quand il
pourrait s'en passer. Aussi voit-il de mauvais Å“il les bons
distribués sans discernement à quelques-uns de ses hôtes
par des bureaux de bienfaisance. Il accuse en outre l'oisi-
veté de l'hospice d'engendrer la paresse et toute espèce de
vices.
   L'œuvre qu'il a conçue et réalisée échappe à tous ces
graves inconvénients. En entrant dans la cité le vieillard
conserve sa famille, ses relations, sa liberté. Il y est
comme chez lui, avec sa femme, s'il n'est pas veuf, avec son
ménage, son métier, parfois même avec ses petifs-enfants.
A la différence de l'hospice, il est libre d'aller et de venir ;
tous les jours, s'il lui plaît sont des jours de sortie. Il a son
chez lui, aussi respecté, et peut-être plus, que là où il
paierait un loyer; il garde enfin toute sa dignité d'homme
et de père de famille, n'étant assujetti, cela va sans dire,
qu'à se conduire honorablement. En fait de devoirs reli-