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388                      L'ABBÉ RAMBAUD

gieux, il n'est tenu qu'à assister le dimanche à la messe dans
la chapelle de la cité. Des choeurs, des chants, la parole
familière et aimée de l'abbé Rambaud font d'ailleurs une
fête de cette pieuse réunion du dimanche.
   Dans une ville où les loyers sont chers comme à Lyon,
ce don d'un logement gratuit équivaut à somme de trois
cents à quatre cents francs. Grâce à ce secours ces vieillards
doivent se tirer d'affaire et se suffire pour tout le reste
par leur travail, et moyenant leurs petites ressources et
à quelques dons de leur famille. Il y a d'ailleurs une provi-
dence discrète qui veille sur eux, qui, dans des cas rares et
extrêmes, ne les laisse pas mourir de faim, et qui leur vient
en aide dans la maladie.
   Avant de faire ce rapport à l'Académie, j'ai voulu, dans
un récent voyage à Lyon, visiter de nouveau l'établissement
de la rue Duguesclin et son directeur. J'y allai en com-
pagnie de quelqu'un qui est président ou administrateur
d'œuvres de charité considérables, de l'hospitalié de nuit,
du sauvetage de l'enfance, pour m'aider de son expérience
et de ses lumières (3) ; l'abbé Rambaud nous reçut dans son
cabinet, ou plutôt dans son humble cellule garnie de
quelques meubles de sapin. Là sont venus et viennent le
visiter, attirés par sa renommée, tous ceux de France et de
l'étranger qui s'occupent de questions de bienfaisance et
 d'économie sociale. Tel je l'avais vu, il y a quelques années,
tel je le revoyais, malgré, hélas ! ses yeux éteints. Il est
aveugle depuis deux ans, ce qui ne l'empêche pas d'être
toujours l'âme de la maison. Quelle expression sur sa figure
 d'ascétisme, de finesse, de douceur, d'onction ! Quelle


  (3) M. Perrin, président delà caisse d'épargne.