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                      L'ABBÉ RAMBAUD                       383

dans la même voie, à sa suite, et par son exemple, un ami,
jeune homme riche, brillant cavalier, d'une des meilleures
familles lyonnaises, qui, lui aussi, renonce à tout, se
dépouille de tout pour s'associer à son œuvre et à sa mission.
Aujourd'hui il est l'abbé Du Bourg dont il faut citer le nom
à la suite de celui de l'abbé Rambaud.
    A l'âge de trente et un ans, pour rendre sa renoncia-
tion au monde plus définitive, l'abbé Rambaud entra dans
les ordres. L'abbé Du Bourg n'y entra que plus tard, après
un long noviciat, en blouse et en sabots, d'humilité et
d'abnésration au service de l'enfance abandonnée. La cha-
rite de l'abbé Rambaud s'est principalement exercée en
faveur de l'enfance et de la vieillesse qui, aux deux extré-
mités de la vie, ont également un si grand besoin d'aide et
de secours. Il a commencé par les enfants et par les plus
abandonnés, les plus pervertis des plus mauvais quartiers
de la Guillotière; il les a, pour ainsi dire, ramassés dans le
ruisseau. Par quel miracle de douceur, de persévérance,
par quelles bonnes et persuasives paroles, par quelles instruc-
tions attachantes, par quels attraits est-il parvenu à appri-
voiser ces petits sauvages rebelles jusque-là à toute règle et
 toute discipline?
    Deux ou trois chambres louées pour les réunir le soir,
 trois fois la semaine, furent bientôt trop petites. Alors il
 acheta de ses deniers une modeste maison située derrière
 l'église Saint-Pothin. Les plus abandonnés y trouvèrent
 non seulement une école, mais le logement et la nourri-
 ture avec une infirmerie où les petits malades recevaient
 des soins.
    On raconte que ce fut avec quelque appréhension que les
 paroissiens de Saini-Pothin virent pour la première fois
 entrer dans l'église cette bande de vauriens de la veille sous