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382                    L'ABBÊ RAMBAUD

    Mais si l'abbé Rambaud se recommande par les grandes
vérités économiques et sociales qu'il s'est efforcé de mettre
à la portée de tous, même des écoliers, plus encore se
recommande-t-il par une vie tout entière de sacrifice et de
dévouement au profit des faibles et des abandonnés et par
des œuvres excellentes d'assistance et de charité; voilà les
titres pour lesquels aujourd'hui nous le présentons à vos
suffrages.
   Pour mieux l'apprécier, il convient de dire d'abord ce
qu'il était dans le monde et ce à quoi il a renoncé quand il
a pris la résolution d'en sortir. Il perdit, à l'âge de vingt-
six ans, son père, fabricant en soierie, haut placé dans le
commerce lyonnais. Cette mort laissait le jeune Rambaud
à la tête d'une fortune de 300.000 francs et d'une maison
florissante dont les inventaires allaient chaque année en
croissant.
    C'était une belle situation qui lui donnait l'indépendance,
l'aisance avec tous les agréments de la vie mondaine. C'est
là ce qu'il devait bientôt quitter pour n'avoir plus affaire à
d'autres clients que les petits et les pauvres. Cependant le
peu de temps qu'il resta encore aux affaires n'a pas été
perdu pour le bien de la classe ouvrière. Il fut un des prin-
cipaux fondateurs de l'association de secours mutuels des
ouvriers en soie qui compte aujourd'hui plus de six mille
adhérents.
   Au bout de cinq ou six ans, sous l'empire d'une vocation
impérieuse, comme il s'en rencontre dans la légende de
plus d'un saint, d'un saint François d'Assise, par exemple,
ou d'un saint Vincent de Paul, il abandonne les affaires et
le monde et consacre toute sa fortune, toutes ses facultés,
toute sa vie à combattre l'ignorance et la misère.
   L'héroïsme de la charité a aussi sa contagion; il entraîne