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DU CANTON DE PÉLUSSIN 321 La succession d'Artaud ne fut point aussi méprisée que l'avait été sa personne, mais elle causa de grands démêlés entre ses héritiers. Chacun d'eux arma pour sou- tenir ses droits ; et l'Eglise de Vienne fut obligée de mettre garnison dans le château de Mallevai afin de conserver cette terre dont la propriété lui appartenait. Les contesta- tions et les voies de fait durèrent longtemps ; mais enfin les parties se concilièrent par l'entremise de leurs parents et de leurs amis. Les chanoines de Saint-Maurice inter- vinrent dans cet accommodement ; et comme cette guerre les avait engagés dans de très grosses dépenses, on leur laissa par forme d'indemnité la jouissance d'un fief appelé Tauresh et la moitié de celui de Verna avec le château et l'homme, c'est-à -dire le serf qui l'habitait; à condition néanmoins que tous les ans on célébrerait pour Artaud un anniversaire dans l'église de Vienne. » Après les hommages dus par les seigneurs particuliers, venait l'hommage rendu par les comtes de Vienne et d'Albon comme on les appelait. Ainsi, en 1242, Guigues, fils de Guigues André, comte de Vienne et d'Albon, recon- naît, en présence de tout le chapitre assemblé, tenir en fief de l'archevêque Jean de Bournin le comté de Vienne et tout ce qu'il possédait, « sous l'obligation d'offrir toutes les années la veille de la fête de saint Maurice un cierge du poids de douze livres. » Mais le 10 mai 1243 nous fait assister à une cérémonie imposante concernant notre région. Voici le récit que nous en fait Charvet (11) : « L'archevêque Jean, accompagné d'Albert de Faverges, de Berlie Coyndoz, réfecturiers, et de ( n ) Pages 392-393, loc. cit.