Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                     SUR HENRI HIGNARD                      25I




                              VI

            SA RETRAITE ET SES DERNIERS ECRITS


   Mais les années s'écoulaient, et le moment était arrivé
où les longs services de M. Hignard dans l'Université
allaient lui donner droit à la retraite. Il avait soixante et un
ans; mais il était encore plein de vigueur. Son âme surtout
et son intelligence jouissaient de toute leur jeunesse. En
abandonnant ses fonctions, il allait renoncer à de grandes
satisfactions et rompre bien des liens ; car il songeait à
quitter Lyon. Il avait créé à Cannes une villa, dont il avait
été lui-même l'architecte et où il rêvait d'installer sa
retraite. Il commençait à souffrir un peu des intempéries de
notre climat. Et puis une santé qui lui était plus précieuse
que la sienne semblait exiger ce changement de résidence.
Mme Hignard n'avait jamais pu s'habituer à nos hivers bru-
meux et froids. Elle avait joyeusement sacrifié ses préfé-
rences, même les exigences de sa santé, aux nécessités de
la carrière de son mari ; mais les circonstances n'étaient
plus les mêmes, et M. Hignard ne voulait pas exprimer un
désir qui eût été un ordre pour sa dévouée compagne. Il
prit donc sa résolution. Il la prit sans arrière-pensée ; heu-
reux de saisir cette occasion d'ajouter au bonheur de celle
à laquelle il devait le sien, heureux aussi de se rapprocher
d'une famille à laquelle l'unissait une sincère et étroite
affection. Il demanda donc sa retraite, qu'il obtint assez
rapidement, et partit en 1880 pour Cannes, où il s'installa
à la villa Sainte-Christine, ne pouvant prendre possession
encore de celle dont il était propriétaire.