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                     SOUS LE PREMIER EMPIRE                          121

  Quant à Mme Récamier, nul ne me contredira si j'affirme
qu'elle était la séduction même de la beauté.

   « N'êtes-vous pas heureuse, lui écrit Mme de Staël ( n ) ,
de pouvoir à votre gré inspirer un sentiment absolu à qui
vous a vue seulement quelques jours (12) ?
   « Je vous l'ai dit mille fois, et vous ne voulez pas me
croire : Je sais cependant l'impression que vous faites ; elle
a quelque chose de magique et d'attachant à la fois qui me
paraît le suprême bonheur terrestre (13). »
   Et pour lui en donner une nouvelle marque, elle lui
écrit de Munich le 20 décembre 1807 :
   « Toute la société m'a parlé de ma belle amie avec
admiration. Vous avez une réputation aérienne que rien de
vulgaire ne peut atteindre. — Le bracelet que vous m'avez
donné m'a fait baiser la main un peu plus souvent; et je
vous en renvoie tous les hommages qu'il obtient (14). »

   Si Mme Récamier avait pour elle le charme de la beauté,
  me
M de Sermézy, dont le salon réunissait l'élite de la
société lyonnaise, était l'expression vivante de l'art idéal.
— « La mort d'une fille adorée, dont il ne lui restait aucun
portrait, révéla son talent de sculpteur. — Sous l'inspira-
tion du désespoir et de la tendresse maternelle, elle retrouva


   (11) Coppet et Weimar, p. 97.
   (12) On était à l'automne de l'année 1807, M me Récamier venait de
faire un séjour à Coppet au milieu d'une société d'élite et chacun était
resté sous le charme de sa personne.
   (15) Ce passage est extrait d'une autre lettre de M1»' de Staël écrite
de Dresde, le 31 mai 1808.
  (14) Sur le bracelet se trouvait le portrait de la belle amie.