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                 D'UN CHARLATAN LYONNAIS                  91

   De son côté, Grécy fit dresser contre Franki une contra-
vention pour avoir exercé son métier d'opérateur à
Versailles, après renonciation au privilège qui lui en
donnait le droit, et obtint une première sentence de
condamnation par défaut en paiement de 2.500 livres de
dommages-intérêts à son profit, suivant les termes de
l'acte passé devant Me Armel, notaire. — Sur opposition,
la sentence fut confirmée par arrêt de la Prévosté du
17 octobre 1753, par lequel il était dit que l'acte passé
devant Me Armel, notaire, le 17 juillet, serait exécuté;
qu'il était défendu à Franki de continuer à vendre ses
remèdes dans les villes royales du royaume ; que celui-ci
serait déchargé de la condamnation à 2.500 livres de
dommages-intérêts, mais paierait tous les frais du procès
se montant à 169 livres, 4 sols, 6 deniers, que Franki dut
acquitter et dont il retira quittance.
   A la suite de cette fâcheuse affaire, Dominique Franki
renonça à sa vie nomade et vint se fixer à Lyon, où il devint
locataire de messire Barthélemi-Jean-Claude Pupil, cheva-
lier, seigneur de Saint-Symphorien et autres lieux, conseil-
ler du Roy, premier président en la Cour des Monnaies,
Sénéchaussée et Présidial de Lyon, demeurant place de
Louis-le-Grand. Le 5 avril 1754, Franki délivrait à M. le
premier président Pupil, son propriétaire, une déclaration
ainsi conçue : « Je déclare que M. Pupil, premier président
en la Cour des Monnaies, n'a consenti à l'exécution du
bail à moi passé par M. Guyot, d'un appartement dans sa
maison, que sous la condition expresse que je ne ferais
aucune assemblée de peuple devant ladite maison, ni dans
la ville, pour la vente des remèdes ou la guérison des
malades ; que mon carrosse ne restera point devant ladite
maison ; que je ne parlerai pas au peuple par la fenêtre ;