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DE GABRIEL DE SACONAY 3I mesme fin, assavoir conduire et ralier les personnes en une volunté, une paix et une concorde en vng mesme esprit et desja procéder de ceste union qu'aucun ne face à son pro- chain ce qu'il ne voudrait luy estre faict, l'estimant comme un autre soy mesme. Or, pour ainsi conglutiner lez voluntez humaines les pluz sages (soit par inspiration divine ou instinct naturel) n'ont pu trouver meilleur ny pluz seur moien que de ralier les espritz à contempler et admirer, honnorer et adorer une mesme chose, laquelle ilz se propozassent de suivre et adhérer à icelle estant poussez (par les créatures visibles), à considérer le créateur d'icelles et sa puissance éternelle et divinité, estant lesd. créateures comme miroirs et desmon- trances des choses invisiblez. Laquelle choze ilz ont volu nommer Religion, comme reliant en un les volumes, rendant les personnes unies et conformes pour suivre et adhérer (comme à un souvenir bien) à icelle. En ceste intention ils ont nommé ceste assemblée ainsi reliée en un (cité) comme dez citoiens l'unité de manière que la cité a prins sa dénomination de ce raliement faict par Religion et Religion la sienne de ceste unité de citoyens reliés ensemblement. Doncquez (comme témoigne S. Augustin contre Fauste), en aucun nom de Religion, soit qu'elle soit vraye soit qu'elle soit fauce, les hommes ne peuvent estre assemblés, s'ilz ne sont unis ensemble par certaine affinité de signez ou de sacremens visibles, esquels aiant les hommes estes une fois instruictz et accoustumés bien difficilement et tant force et violance n'ont peu estre induictz à changement. Je me pourrais icy dilater es histoires dez anciens, tant du vieux testament que ainsi du prophane studieux et