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             L'INDUSTRIE DE LA SOIE EN FRANCE             325

 femmes au xive siècle. Le travail des faiseurs de tissus à
 Lyon, à Paris, à Rouen, avait alors le plus de rapport
 avec celui des rubaniers.
    On appelait tissu, tixu, un tissu de soie étroit, une
 sorte de ruban, toutefois autre que le ruban proprement
 dit ou le galon, ouvrage des doreloliers. Le tissu large
 de soie a porté d'abord le nom de tixu large de soye, et
 ensuite celui de drap de soye. On faisait aussi des
 velours. Au rapport d'un historien italien, Tegrimo, des
 Lucquois, que les guerres intestines avaient éloignés de
 leur pays, nous apportèrent leur art {sericorum pannorum
ars) au commencement du xive siècle ; il n'est pas resté
 de traces du séjour de ces proscrits. On ne voit alors à
Lyon que de petits tissutiers français (français, à en
juger d'après les noms), et nous n'en avons pas trouvé
d'autres jusqu'au jour de l'initiative que prit Louis XI.
La soie était plus abondante; elle nous arrivait par le
Languedoc, la Provence et l'Italie. L'usage des étoffes
de soie devenait plus général, et Louis XI s'inquiétait
fort de « la grant vuidange d'or et d'argent qui chacun
an se fait au moyen et occasion des draps d'or et de
soye », et qui montait de 400,000 à 500.000 écus d'or
par an, soit de 3 2 à 40 millions de francs au pouvoir actuel
de l'argent (1). Le roi ne vit pas d'autre moyen d'arrê-
ter cette vuidange qu'en disputant la fabrication des soie-
ries à l'Italie. Il ordonna, par ses lettres données à
Orléans le 23 ' novembre 1466, d'introduire à Lyon
« l'art et ouvraige de faire les draps d'or et de soye,...



  (1) En admettant les évaluations de Natalis de Wailly et de
C. Leber.