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326               L'INDUSTRIE DE LA SOIE

en laquelle (ville) comme l'on dit en y a ja aucun
commancement (2). » Il prit à son service des ouvriers
« de la nacion d'Itallie (en partie venus de Gênes) et
de la nacion de Grèce » ; parmi eux étaient treize fai-
seurs de draps de soye italiens : André Stella, Marquet de
Venise, Maleteste de Boulongne, Raphaël de Pareto,
Baldesac de Solario et autres. Un Grec, Jacques Catha-
calo, « tireur d'or trait », les avait accompagnés. La
ville de Lyon dut s'engager à payer deux mille livres
tournois. Quatre ans après, en 1470, Louis XI ordon-
nait que « les ouvriers d'icellui (art et mestier) avec
toutes les ustensilles mestiers moulins chaudières et autres
choses nécessaires à icellui mestier estre remis, conduit
et porté » à Tours. Les motifs de ce déplacement ne
sont pas aussi ignorés qu'on l'a dit. On connaît assez
le caractère de Louis XI pour douter que, comme il le
fit dire aux habitants de Tours par un de ses généraux
des finances, le 12 juin 1470, il eût « à affection de
augmenter la ville (de Tours)... », parce qu'il « s'estoit
tenu et se tient résidemment depuis son couronnement
dans cette ville. »
   La vérité est que les marchands italiens établis à Lyon
et les marchands lyonnais qui se livraient au même
genre d'affaires, entre autres au commerce des soieries,
devaient être lésés dans leurs intérêts par l'entreprise du
roi; le Consulat prit parti pour eux, il défendait le
véritable intérêt de la cité à cette époque. S'il dut céder
devant la volonté de Louis XI, il resta déterminé à la



  (2) Ces lettres sont conservées dans les archives de la ville de
Lyon.