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310                  MûREL DE VOLEINE

caricatures, d'affiches, de prospectus, de pièces de toute
nature relatives au Lyonnais, qu'il serait bien difficile de
rassembler aujourd'hui.
    M. Niepce, dans ses Bibliothèques Lyonnaises, a donné la
description de cette bibliothèque, conservée dans la famille
depuis trois générations, et transmise parMorel de Voleine
à ses deux fils.
    La fantaisie poétique et rabelaisienne, intitulée les DÉLICES
DE LA CAMPAGNE, doit être signalée comme une des œuvres
typiques de l'historien lyonnais, qui s'est modestement et
pudiquement dissimulé sous le pseudonyme du SIEUR DES
GUÉNARDES. Ces rimes, sans prétentions, sont un reflet de
 l'esprit gaulois cher à nos grands-pères qui ne dédaignaient
point de saupoudrer, de gros sel, leurs menus propos de
table, et de souligner, d'un rire franc et sonore, les traits
 d'une bonne histoire ou d'une aventure à la Boccace. On
pardonnait tout aux petits vers, pourvu qu'ils fussent spiri-
 tuels. Dans son épître, adressée au chevalier D. R. et
 divisée en huit quatrains, le sieur des Guénardes développe,
amoureusement, les moyens dont Gargantua a confié la fin
quintessenciée, à l'oison placide et moelleux. Insister
davantage serait enlever un charme mystérieux à ce livre
rare et recherché que les amateurs ont poussé, jusqu'au prix
de cent francs, dans les ventes publiques. Le château de
Pradon, près de Nantua, propriété du comte A. de Oha-
ponnay, a été le théâtre de cette facétie et de bien d'autres.
Les initiales D. R. désignent le chevalier du Roseil, de
Montbrison; G., Gérentet, de Lyon; C. le docteur Cou-
tagne père, de Lyon. MM. Tournéry, Maupetit, H. de
 Chaponnay, Douglas, Morel de Voleine, etc., étaient les
 hôtes ordinaires du château. On se promenait dans les
 bois, en fumant des pipes, au gré de sa fantaisie, et la