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                     MOREL DE VOLEINE                      305

viaire. Quoique fort éprouvée par les malheurs du temps, la
liturgie lyonnaise fut respectée par le Concordat et rétablie,
dans son lustre ancien, par les soins du cardinal Fesch et
de Mgr de Pins. Sous le pontificat de Pie IX, certaines
congrégations fonctionnant à la Cour de Rome, et jouis-
sant d'une grande influence, en raison même des services
rendus, entamèrent une nouvelle et vigoureuse campagne
pour ramener, en France, l'unité dans les formes du culte,
comme elle existe dans les croyances, confondant, pour le
plus grand bénéfice de leur cause, unité et conformité ; car en
fait, l'Église, dont la foi a le moins varié dans l'unité avec
Rome, est précisément celle de Lyon qui a gardé ses rites
particuliers et sa liturgie exceptionnelle. Il importait donc
de réduire les prérogatives de cette Eglise, la plus célèbre
de toutes celles des Gaules et connue pour son attache-
ment à ses usages, car sa soumission devait entraîner celle
de tous les autres diocèses, moins autorisés dans leur
rite.
   Mgr de Bonald avait, au fond du cœur, un certain
attachement pour la liturgie de son diocèse, à la conser-
vation de laquelle il avait contribué, par son bréviaire
imprimé en 1843 ; on redoutait aussi la faiblesse bien
connue de son caractère. Par une faveur exceptionnelle,
son neveu, l'abbé de Serre, fut attaché à sa personne, au
sortir d'un noviciat de la Compagnie de Jésus ; il devint
son soutien et trop souvent son inspirateur.
   Le clergé lyonnais, inquiété par les mandements signés
de son pasteur, se réunissait et lui portait ses doléances ;
le bon cardinal le rassurait amicalement et lui donnait
raison. La lutte n'en continuait pas moins, la scène se
renouvelait, et la goutte d'eau glissait avec patience, lais-
sant son empreinte sur les assises de l'antique édifice.