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ET LA BATAILLE DE BRIGNAIS I77 commandants respectifs dont Froissart nous a conservé les noms étaient tous des aventuriers de la pire espèce, cadets ou bâtards de grandes maisons avides de gain et de rapine, capitaines étrangers anglais, italiens, espagnols ou alle- mands, tous pleins d'ardeur, d'audace et de férocité. Le plus célèbre de ces bandits, Séguin de Badefol, surnommé le roi des Compagnies, que Froissart cite en première ligne parmi les vainqueurs de Brignais, homme fécond en expédients, était bien capable d'imaginer comme il le pense, la manœuvre habile qui décida du sort de la journée (24). Cependant cette opinion ne saurait être soutenue qu'avec une grande réserve, car d'autres docu- ments très importants semblent faire douter qu'il y ait même assisté. Il est donc probable, comme le soutient un juge fort compétent, que la concentration des bandes fût l'œuvre de tous les chefs à la fois en présence d'un danger commun. Des pièces fort intéressantes mises au jour depuis quelques années seulement nous apprennent que les lieu- Espiotte, Le Petit Meschin, le Bour de Breteuil, Bernard d'Albret, Garcias du Castel, Jean Hazenorgues, Jean Aymery, Bertuquin et Pierre de Montaut. Il est singulier que le nom de Séguin de Badefol ne s'y trouve pas. A. Cherest. VArchiprêtre. Épisode de la guerre de Cent ans au XIV' siècle. Paris, Claudin, 1879, ch. vi, pages 156 et 184. Le traité définitif fut signé par le comte de Trastamare, le 13 août 1362, à Paris, avec les ministres du roi Jean, alors prisonnier en Angleterre. On avait encore si peu de confiance dans l'Archiprêtre, qu'il fut stipulé dans l'acte, que le comte mettrait tout son pouvoir à l'emmener lui et ses gens hors du royaume. Prosper Mérimée. Histoire dedomPedro I", roi de Castille, nouv. éd., Paris 1865, pages 343, 344. (24) Maurice Chanson. — Les Grandes Compagnies en Auvergne au XIVe siècle. Séguin de Badefol à Brioude et à Lyon. — Brioude, 1887, pages 7 et 22.