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I78 GUY DE CHAULUC
tenants du roi avaient formé le projet de cerner l'armée
des Compagnies et de l'écraser d'un seul coup (25).
Outre l'armée qui assiégeait Brignais, il s'en réunissait
une seconde en Bourgogne dans la vallée de la Saône.
Les principaux seigneurs du Dauphiné avaient pris les
armes. Le rendez-vous général était devant Brignais. Les
Routiers qui avaient un service d'espionnage très bien
organisé, comprirent le danger qui les menaçait, et pré-
vinrent cette réunion de forces auxquelles ils n'auraient
pu résister (26).
Sans attendre les renforts qui lui arrivaient de toutes
parts, Jacques de Bourbon, prit aussitôt l'offensive et
chercha à reprendre Brignais. Sans doute, il était pressé
d'en venir aux mains à cause des inquiétudes que lui
inspirait une partie de son armée composée de merce-
naires, difficiles à retenir sous les armes. Mais son ardeur
belliqueuse paraît l'avoir emporté sur toute autre considé-
ration. Les murs n'étaient pas encore si délabrés qu'il ne
fallût des échelles et des rnantelets de bois pour les esca-
lader. Mais les assauts furent repoussés et les troupes
royales durent camper devant cette bicoque, d'où elles
n'avaient pu déloger quelques malandrins.
Or il advint qu'une partie de l'armée des Tard-Venus,
qui s'était détachée du corps principal pour aller piller le k
Forez, avertie à temps du danger que courait la garnison
de Brignais, revint à marches forcées pour la secourir et
parut tout à coup sur les derrières des assiégeants, après
avoir fait sa jonction avec d'autres bandes.
(25) Pièces des archives nationales, dans Guigue, loc. laud., pages 68
et pièces justif., n°» 37, 38, 39.
(26) Cherest, loc. cit. Guigue, ibid., p. 67. P. J. xxxvn, p. 389.