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20                   LES SAVANTS LYONNAIS

Nous avons eu recours aux listes des prédicateurs du
dix-septième siècle comme complément d'indications
introuvables ailleurs (3).
    Le Père Ménestrier s'était sans doute exercé à la parole
en province; on avait reconnu ses dispositions; on avait
applaudi à la facilité de son élocution; mais ses vrais débuts
eurent lieu, après son départ de Lyon et quand il se fut
installé à la maison professe de sa Compagnie, rue Saint-
Antoine. Il y fut chargé de l'avent de 1671 ; Bourdaloue
s'était fait entendre dans la même chaire, pour la première
fois, pendant le carême de l'année précédente ; les deux con-
frères commençaient donc à peu près en même temps leur
laborieux apostolat, ils devaient le poursuivre de concert,
pendant plus d'un quart de siècle et l'achever à peu près
 simultanément, mourant sous le même toit, enterrés dans
 les mêmes caveaux, à quelques mois d'intervalle; souvent
 ils se succédèrent dans les mêmes paroisses; ils les
 édifièrent par un amour égal de la vérité et par une égale
 répulsion de tout ce qui sentait l'esprit de Saint-Cyran et
 d'Arnauld.
    Le carême suivant (1672), le grand Pan, ainsi que
 l'appelle la plus enthousiaste de ses admiratrices, était au
 Louvre et commençait à y frapper comme un sourd sur les
 vices de la Cour et les faiblesses du roi; Ménestrier conti-
  nuait d'instruire le troupeau d'élite qui fréquentait l'église
  Saint-Louis ; à partir de cette date jusqu'en 1688, il ne prit
 plus aucun repos, tous les avents et tous les carêmes il


   (3) Ce recueil très rare comprend deux volumes à la réserve de la
Bibliothèque nationale, il commence en 1643 pour finir en 1789. Il
vient de la Bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés et contient quelques
notes manuscrites.