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ET LES BÉNÉDICTINS 21 occupa une des chaires de la capitale; nous le trouvons à Saint-Gervais, à Saint-Eustache, à Saint-Germain-l'Auxer- rois deux fois et deux fois aussi à Saint-Sulpice, il parle à Saint-Paul où Mme de Sévigné est assidue en fervente paroissienne, quand l'abbé Anselme ne l'attire pas à Saint- Gervais, ou quand un autre jésuite, le P. Gaillard, ne doit pas donner à Saint-Germain, une Samaritaine qui la jette dans le ravissement et dans les larmes ; il paraît à Notre- Dame devant l'archevêque et devant l'imposant chapitre, à Saint-Étienne-du-Mont, où le P. Massillon ne tardera pas à conquérir une impérissable renommée et à gagner le cœur de M. Vuillard, le correspondant des docteurs réfugiés en Hollande; il ne refuse pas d'aborder les assemblées les plus connues par leurs attaches au jansénisme, à ses principes comme à ses maîtres; on l'entend à Saint-Barthélémy où l'abbé Duguet, encore de l'Oratoire, le remplacera, à Saint- Nicolas-du-Chardonnet, pas très loin de Saint-Benoît où Soanen se distingue pour la première fois; à Saint-André- des-Arts, à Saint-Merry où le curé, M. de Sainte-Beuve, est un théologien du parti; en 1690, la reine d'Angleterre l'écoute durant le carême, les dimanches et les vendredis, dans la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye et pour l'avent, après le retour de Jacques II, son époux, elle le demande de nouveau. Mais déjà vieillissant et fatigué, absorbé d'autre part par les recherches de sa double histoire consulaire et ecclésias- tique de Lyon, il cesse pendant quelque temps de reparaître en public; cinq années de suite son nom est absent des listes et lorsqu'il rompt ce silence, il choisit des assemblées moins nombreuses et plus recueillies ; il s'adresse de préférence aux religieuses, tantôt aux Visitandines de la rue Saint- Antoine près de la Bastille, ou du faubourg Saint-Jacques,