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392 LES SAVANTS LYONNAIS cours de l'été ; il y mettait la dernière main ou du moins il en signait la dédicace à Charles de Livron de Bourbonne, le 28 septembre 1677. Ce personnage était l'abbé commandataire ; Notre-Dame d'Ambournay paraissait être pour lui un véritable fief domes- tique, car il succédait à son frère François et ils avaient eu pour prédécesseur un de leurs oncles. Le sous-prieur emprunte les compliments de son épître à Sidoine Apolli- naire qui lui fournit des citations abondantes; c'était peut- être remonter un peu loin ; mais l'abbé n'était ni un ignorant ni un de ces bénéficiers dont le principal souci consistait à toucher leurs revenus et leur occupation à les dépenser. M. de Bourbonne était très capable de comprendre les allu- sions du langage qui lui était tenu et fort digne aussi des éloges et de l'estime dont il était honoré. Il avait pris possession du monastère le 1" septembre 1664; quoique âgé de trente-six ans, il venait seulement d'entrer dans la cléricature, après avoir perdu sa femme Claude de Sallenove. Les religieux eurent à se louer de son gouvernement et de sa générosité ; il les aida à rebâtir leur dortoir, il construisit à ses frais les cuisines, le réfectoire, la bibliothèque et des chambres pour les hôtes; on entoura les jardins de murailles et on plaça dans l'église un jeu d'orgues. A sa mort on le pleura comme on pleure un père et un ami et il reçut la sépulture dans le chœur auprès du maître- autel. Son épitaphe n'est point banale ; elle vante en lui des qualités qui ne sont pas toujours associées, la noblesse de son nom et la bonté de son coeur : Fuit procerum Filius Et pauperum Pater