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ET LES BÉNÉDICTINS 393 Mortuum lugeant Nobiles quibus fuit in atnore Plebeii quibus fuit in prœsidio. Les annales de son abbaye, dans le recueil qui lui était dédié, passaient en première ligne; elles étaient de beaucoup les mieux traitées, pour les autres maisons l'auteur se borne à une notice assez succinte, appuyée par des pièces justifica- tives, titres de fondation, contrats de vente, bulles des papes ; il prend son bien partout où il le trouve, dans les livres comme dans les cartulaires;il est plus préoccupé de rassembler des documents que de les passer au crible d'une judicieuse cri- tique. Tout ce travail sent un peu de précipitation, il n'est que juste de le reconnaître et ce fut, je crois, le côté faible du talent d'Estiennot; il avait plus de curiosité dans l'esprit que de discernement; compilateur plus qu'écrivain, il assemblait les matériaux, les tirant un peu de toute provenance, sans assez de choix; sa modestie abandonnait ensuite à d'autres la mise en valeur de ce qui lui avait coûté tant de labeur à leur communiquer. Son culte pour la science était des plus désintéressés, mais quel dommage qu'il n'ait pas été porté à la présenter lui-même avec les ornements qui conviennent à sa sévérité et à sa grâce. On ne nous demande pas d'entrer dans l'analyse et la discussion de chacun des titres de ses Antiquités; ce serait dépasser notre cadre et ouvrir une discussion tout au moins inutile. Tout du reste n'a plus la même importance, beau- coup de publications, à commencer par toutes les grandes collections des Bénédictins, ont épuisé le sujet et la plupart des documents qui sortaient alors de la poussière des archives ont été employés et vulgarisés. Néanmoins sans dissimuler ce que présente de fastidieux une sèche nomen- N° 4. — Octobre 1893. 21