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                        ET LES BÉNÉDICTINS                          391

    Des conjectures plus que probables nous portent à fixer
la présence d'Estiennot dans Ambournay aux derniers jours
d'avril 1677 ou au commencement de mai.
    La communauté avait à sa tête le plus mortifié et le plus
exemplaire des supérieurs; les inclinations de Dom Pierre
Robert ne l'auraient pas tourné du côté des dignités; l'obéis-
sance l'y retint contre son gré jusqu'à sa mort, mais il s'im-
posa d'être le premier de ses sujets par la pénitence comme
il l'était par le rang (18).
    Il passait des nuits entières au pied du Saint-Sacrement,
il se privait de vin, ne mangeait pas de poisson, portait un
 cilice en forme de croix à pointes de fer et quand on lui
représentait que de telles cruautés le conduiraient au tom-
beau : Quanto citius, tanto melius était sa réponse favorite.
Il avait composé un ouvrage intitulé : Perfecta Dei imago in
homine viatore et comprehensore; pour l'écrire il n'avait eu
 qu'à regarder dans son âme et dans sa vie.
    Tout était donc disposé afin d'alléger les embarras du
 sous-prieur et lui accorder une pleine liberté pour ses études
et ses voyages. Dès la première heure il reprit ses habitudes
et s'appliqua avec son ardeur accoutumée à recueillir tout
ce qui concernait l'histoire de l'ordre bénédictin dans les
diocèses de Lyon et de Belley.
    La matière était vaste ; elle l'absorba pendant tout le


  (18) Dom Pierre Robert était né à Vitry en Champagne en 1636, il
avait fait profession au couvent de Saint-Denis, le 10 juin 1656, il
acheva sa carrière au collège de Pontlevoy, le 9 janvier 1690; il gou-
verna Ambournay pendant le triennat 1675-1678.
    Cf. Fonds latin 13862. Catalogne des dignités accordées dans les Cha-
pitres généraux.
   Hist. lillir. de D . Tassin.