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ET LES BÉNÉDICTINS 115 « Je m'étonne, écrivait Mabillon, le 22 janvier 1686, que nous n'ayons point reçu de lettres, depuis notre retour de Naples, de M. Faure et de l'archevêque de Reims. » On interroge inutilement les confrères de Saint-Germain, ils ne savent que répondre ; même avec la conscience la plus tranquille, les appréhensions augmentent ; on se décide à partir, on reprend la route de France sous ce ciel gris, avec le secret espoir que les nuages se dissiperont, les Alpes franchies. Dom Michel en fait la confidence au prieur de l'abbaye, à Dom Claude Bretagne : « A Rome, 12 février 1686. « Le silence de Mgr de Reims depuis trois mois, la dépense de M. Anisson et la nôtre, et revocantis amorpatriœ sont, entre autres, trois motifs qui nous font laisser pendere opéra interrupta (20). » La moisson de choses curieuses et de copies intéres- santes était de beaucoup moins modeste que l'avouaient les intrépides travailleurs; mais leurs forces étaient épuisées, la santé de M. Anisson très compromise, de Rome à Florence il fut contraint de faire le voyage en calèche et « pour tout ne prit que sept œufs (21) ». Dans cette dernière ville quelques éclaircissements leur arrivèrent et leur pénible incertitude cessa en partie; Mabillon s'en explique lui-même à Dom Thierry et sans * rien perdre de son calme habituel il n'en témoigne pas (20) Fonds Franc. 1767g. (21) Fonds Franc. 17679. Lettres de Dom Germain à Dom Bretagne. Florence, 15 mars 1686.