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                           IZERNORE                           93

   Ainsi, nous pouvons dire d'une manière à peu près cer-
taine pour nos triens frappés à Izernore, qu'il y avait là un
atelier de fabrication.
   Toutefois il faut bien nous entendre sur ce mot d'atelier.
En parlant d'atelier on songe tout de suite à un vaste local,
à de nombreux ouvriers, à tout un personnel, à une organi-
sation complète en un mot.
   Il faut se faire une idée plus exacte du monnayage à ces
premiers temps barbares de nos rois mérovingiens.

   Deux mots d'explication sur ce point.

    Les lames de métal étaient étendues sur une enclume (ce
 qui s'appelait battre la chaude), puis elles étaient coupées
 en morceaux dits quarreaux qui étaient arrondis ensuite, le
 monnayage s'opérait au moyen de deux coins gravés por-
tant l'un l'avers et l'autre le revers de la pièce. On plaçait la
pièce préparée entre ces deux coins et avec un marteau,
l'ouvrier en frappant sur le coin supérieur produisait ainsi
les deux empreintes.
   Des vitraux de l'église du Mans et des deniers frappés à
Melle nous ont reproduit cet outillage primitif.
   On comprend qu'un atelier comme celui d'Izernore, fût-il
permanent (ce qui est fort contesté), était un atelier libre et
non pas une officine publique de la monnaie fiscale, comme
par exemple le grand atelier dirigé à la fin du VIe siècle par
l'orfèvre Abbon à Limoges.
   Les impôts étaient payés en nature.
   Le monétaire qu'il ne faut pas confondre avec le mon-
nayeur (nous reviendrons tout à l'heure sur cette qualité en
parlant de notre monétaire Wintrio), le monétaire frappait
sur les lieux même la quantité d'or on d'argent voulue pour
   N° 2. — Août 1893.                                     7