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94 IZERNORE rendre ses comptes et c'est ainsi que les triens d'or furent frappés à Izernore. Nous devons en tirer cette double et importante conclu- sion : En premier lieu c'est à Izernore même que nos triens ont été frappés. En second lieu, quel que fût le genre d'atelier d'Izernore, il fonctionnait alors avec une certaine activité. Nous pos- sédons actuellement neuf beaux triens d'or de l'époque mérovingienne qui portent son nom. C'est là un nombre relativement considérable, si on le compare avec celui donné par les autres localités du même ordre où on frappait de la monnaie dans ce temps-là . Au temps de nos premiers rois, la ville gallo-romaine n'était point encore déchue de son ancienne splendeur. Elle était pour les impôts un centre de perception et pour les monnaies un centre important de fabrication. Quelle était la valeur de ces triens? Pour s'en rendre compte, M. de Saulcy (6) a comparé la quantité des choses nécessaires à la vie qu'on pouvait acheter à l'époque des rois mérovingiens pour une certaine somme d'argent avec celle qu'au moyen de même somme on achèterait aujourd'hui. Il trouve des termes de comparaison dans la loi des Ripuaires (titres 36, art. 33). « Si quis weregeldum solvere débet ; bovem cornutum « videntem et sanum pro duobus solidis tribuat. (6) De Saulcy. Évaluation des monnaies courantes mérovingiennes. Revue numismatique, tome I " , p. 242.