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EN TOSCANE ET EN OMBRIE 209 Catherine, la déclara protectrice de la Ville Éternelle en 1866. Un autre Siennois a son autel populaire à l'autre bout de la ville, c'est l'humble saint Bernardin (8), son oratoire est tapissé des fresques du Sodoma (Gio-Bazzi), parmi les plus belles : l'Assomption et le Couronnement de la Vierge et une admirable Annonciation de Gisolame del Pacchia. A côté de l'immense église de Saint-François restaurée depuis peu et éclairée par de très belles verrières modernes de Munich, à l'ombre de l'église, le beau cloître des Fran- ciscains. Sienne s'allonge vers le nord, voici le fier et superbe palais Piccolomini commencé par Pie II, achevé par le car- dinal, ses.assises frustes, sa royale corniche, ses ornements en fer forgé, ses écussons portant la célèbre mezza luna des Piccolomini, en font une demeure plus princièrement gran- diose que le célèbre Palais inachevé des Strozzi à Florence. La cité se clôt devant la vieille porte gothique Camollia et la colonne blasonnée d'Empire et de Portugal, dressée en mémoire du mariage de l'empereur Frédéric III avec Ëléo- nore de Portugal, célébré là , le'2 février 1452, par Œneas- Sylvius Piccolomini, alors évêque de Trieste et lui-même historien de Frédéric III. « L'Empereur, en apercevant sa fiancée, pâlit parce qu'elle lui parut petite, mais ayant vu de près son charmant visage, il reprit ses couleurs et sa belle humeur, elle était plus belle en effet que ne le disait la renommée ; ayant seize (8) Saint Bernardin, d'une noble famille de Sienne, né en 1380, réformateur des Frères Mineurs et des mœurs extra-licencieuses de sa patrie, mort en 1444, canonisé par Nicolas Y, le 24 mai 1450. La bulle fut entièrement composée et écrite par cet illustre pape, l'ami des lettres*