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PROMENADE AU SALON 283 le loup sur les yeux. Le tableau est des plus agréables et fort habilement enlevé, mais je crains bien que les gens compétents se refusent à y voir autre chose qu'une étude ; le tableau resterait à faire. hunesse (281), de M"5 Kitty Former, me paraît éga- lement ne pas dépasser les limites d'une étude. Le pastel de Mlle Dauvergne, Chanson de mai (78), a toutes les qualités de fraîcheur, de finesse, de légèreté, que possédait celui de l'année dernière, mais on y remarque la même absence de solidité. Dans le bras le plus potelé, dans l'épaule la plus ronde, il doit y avoir des muscles. Des têtes, il en est une demi-douzaine à citer : Rêverie (405) et Profil florentin (40e), de M. Lauth, la Tête de Vierge (412), de M. Lematte, valent à elles seules beaucoup de grandes toiles encombrantes. Contemplation (228), de M. Delaunay, est d'une inspiration moins parfaite que son envoi de l'an passé. M. Bussières a deux jolies études, mais il nous envoyait autrefois des œuvres plus importantes. Nous voici aux portraits, cette graine envahissante de nos expositions. Pourquoi ne pas les mettre tous dans la même salle ? Les originaux et leurs familles, les artistes et leur clientèle, auraient toute facilité de s'y donner rendez-vous, d'y stationner, de s'y congratuler. On pourrait y organiser une petite bourse, avec cote officielle. L'agacement que me causent toutes ces têtes, que la nature s'est contentée de faire banales et que l'art réussit souvent à rendre triviales, ne doit point me rendre injuste. Il est des noms qui méritent une citation très honorable : Mlle Olivier, pour son Portrait d'homme; Mme Collomb-Agassis, pour son Portrait de femme ; M1Ie Chardeyron, pour ses quatre mi- gnonnes têtes ; j'y joindrai MUe Jetot et MIle Suc. Si, des dames, je passe aux messieurs, je nommerai