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    284                 PROMENADE AU SALON

    M. Villard, Portrait de M. le président Gilardin, M. de
    Coquerel, Portrait deN. deC.,M. Gabriel Trévoux, Portrait
    d'une dame ; M. Mazeran, Portrait du docteur G..., d'autant
    meilleur que l'artiste ne l'a pas momifié à force de pétrir
    les chairs. Je voudrais y ajouter M. Louis Appian, si j'étais
    sûre que le boa de Mme P... n'a pas été son principal
    objectif. Ce n'est plus un portrait, c'est une nature morte.
        « L'art, a dit quelqu'un, c'est la nature vue à travers un
    tempérament. » Le mot est juste, plus juste encore lorsqu'on
    l'applique au paysage : car la figure humaine s'impose
     toujours par quelque côté au peintre qui la reproduit, tandis
     que le paysage subit toutes nos impressions personnelles.
    Je pourrais citer un artiste qui affectionne les effets de pluie
\    et qui les introduit, m'a-t-on assuré, jusque dans ses études
     faites en plein soleil.
        C'est donc en toute sincérité que M. Lortet, par
     exemple, peint des montagnes proprettes et des glaciers
     avenants. Si son modèle a des verrues ou des callosités, il
     ne se croit pas obligé à les reproduire. L'Étang de Moresiel
     (428) et la Montagne d'Argentieres (429) sont d'un pinceau
     amoureux de la correction dans le vrai.
        M. Balouzet, qui, entre parenthèse, s'est réservé pour
     Paris, n'a pas de ces coquetteries, parce que, je présume,
     il ne voit pas au-delà ni au-dessous des lignes; il voit la
     nature mais ne la sent pas. On n'en saurait dire autant de
     M. Beauverie. Lui se laisse envahir par la mélancolie des
     choses, et le Doux et coulant Lignon (49), comme le
     Semeur de pomme de terre (50), trahit cette même tristesse
     rêveuse qui n'est pas sans douceur.
        Un violent, c'est M. Nozal : un esprit courroucé semble
     flotter sur ses Nuées d'orage (519)- Mais il dépasse la
     mesure dans ses pastels, pour lesquels il a dû commettre