Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
132                        EN OISANS

quatre mètres l'un-de l'autre, tout à l?heure nous déploie-
rons nos deux cordes et nous nous espacerons à sept ou
huit mètres.
   Le Grand Couloir est peu verglassé et nous y sommes
abrités du vent.
   Jusqu'à présent les difficultés sont bien surmontables. A
mon frère, qui dit en a-partè d'une voix de ventriloque :
« C'est pas malin la Meije... » Gaspard répond:
« Attendez un peu, Monsieur, vous m'en direz des nou-
velles. »
   Et nous montons toujours, autant avec les mains qu'avec
les pieds. A certains endroits déjà nos piolets commencent
à nous embarrasser, mais en somme jusqu'à la Pyramide
Duhamel (altitude 3,580 mètres), l'ascension ne sort pas
du domaine des choses permises. Nous y sommes en une
heure et demie et nous y déposons les piolets. Gaspard et
Turc seuls, gardent les leurs pour le Glacier Carré.
   « < C'est déjà raide, jusqu'à présent,» dis-je à Gaspard.
       —
   Il se met à rire : < Monsieur, vous avez mangé votre
                       c
pain blanc, vous, allez puis maintenant croquer le pain
noir.
   « — Ah bien tant mieux : il me tarde de voir ces fameux
passages... »

   En effet les difficultés vont commencer. Bientôt le jour
se lève, le soleil va nous réchauffer, la matinée s'annonce
radieuse dans un ciel pur de tout nuage.
   De la Pyramide pour atteindre le « Campement de Cas-
telnau » il y a une escalade des plus difficiles, la roche
devient lisse, il faut « trouver » des saillies qu'on saisit avec
peine d'une main crispée.
 ; Nous n'avançons plus que chacun à notre tout. Gaspard