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300 PROMENADE AU SALON qui n'a pas sensiblement gagné à être tiré à une deuxième édition. Mais la petite figure de femme est bonne; sa pose, au coin de la cheminée, est bien trouvée ; joli galbe, fine- ment rendu. M. Poncet, professeur à l'École des Beaux-Arts, fait de la peinture de professeur : nul ne saurait s'en étonner. Il peint admirablement « le morceau », et ce serait sage à lui de s'y tenir. Le torse de son Orphée (699), est de main de maître ; excellente étude, dont il a eu tort de vouloir faire un tableau en y ajoutant des jambes, des arbres et des bêtes : les jambes sont en bois, les arbres en zinc, et les bêtes en carton. Le manque de vie n'est pas le défaut qu'on peut repro- cher aux petits soldats de M. Roy (766 et 767). Ils sont tout plein gentils et vrais ; mais il a la fâcheuse habitude de les coller contre une manière de paravent peint en décor, du genre de ceux que vous voyez chez les photographes. De la perspective, il s'en soucie comme des neiges d'antan, et il n'est pas rare que les personnages du second plan soient plus grands que ceux du premier. Le Dragon, souvenir de 1870 (789), est une simple carte de visite déposée parM. Sicard. L'ouverture tardive du Salon lyonnais, depuis quelques années, empêche ceux de nos artistes qui ont leurs entrées au Salon de Paris, de nous présenter, avant leur départ, les œuvres destinées aux Champs-Elysées ou au Champ de Mars. Ces toiles formaient autrefois un des meilleurs appoints de nos expositions. Leur absence est tout profit pour les médiocrités. M. Roy affectionne le troupier à la chambrée ou, du moins, au repos. M. Sicard le saisit en pleine activité et montre une préférence marquée pour la cavalerie ; on peut même dire que l'homme n'est qu'un prétexte pour nous