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312 CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS fut emportée de vive force et livrée au pillage (37). De là Montbrun vint mettre le siège devant Villefranche. Cette cité avait alors à sa tête deux vaillants, l'échevin Claude Fabre, qui avait admirablement organisé la défense, et le chevalier'de Bionnais, qui commandait la place. La résistance fut courageuse et opiniâtre, et Villefranche ne put être pris par la force, mais une indigne trahison vint livrer la cité. Montbrun ayant déclaré qu'il voulait la paix, proposa une convention par laquelle on lui permettrait de se reposer dans la ville puis de continuer son chemin vers les montagnes. Trop confiant, le loyal de Bionnais accepta ces propositions et la capitulation fut signée ; les bourgeois rassurés ouvrent leurs portes, mais aussitôt les huguenots, foulant aux pieds toutes les lois de l'honneur, se précipitent en furieux, mettent la ville à sac, souillent les églises, pillent et détruisent les couvents, massacrant moines et religieuses ; Villefranche eut à souffrir toutes les horreurs d'une place prise d'assaut. De longues années n'ont pas effacé l'horreur inspirée par cette indigne trahison, et le nom de Montbrun est resté tristement célèbre dans les annales de la capitale du Beaujolais. Dès lors tout le pays fut livré à leur fureur, et leurs excursions guerrières s'étendirent dans les vallées de la Saône et de TAzergues. Tout village ou château qui n'était pas assez fort pour se défendre, fut mis à sac ou détruit, et les huguenots s'enrichirent ainsi de riches dépouilles. Le prieuré d'Alix eut à subir les outrages de ces hordes barbares, il fut pris, pillé, et les chanoinesses, qui n'avaient pu fuir, furent exposées aux plus indignes traitements. Le (37) Serrant. Hist. d'Anse, p. 124.