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CHAZAY-D'AZKRGUES EN LYONNAIS 313 monastère resta abandonné et désert jusqu'en 1598 (38), où le roi Henri IV, ayant pacifié les haines religieuses, donna l'ordre de rétablir les chanoinesses dans leur cou- vent. La ville de l'Arbresle tomba également aux mains des calvinistes, qui y commirent de grands dégâts ; quant à Chazay, aucun document ne vient nous apprendre ce qui lui arriva en cette circonstance. Après avoir échoué devant le château de Montmelas, valeureusement défendu par son seigneur, le comte de Tournon, Montbrun se jeta dans les montagnes du Beau- jolais avec son armée, grandement renforcée par des troupes venues du Dauphiné et du Vivarais, et vint mettre le siège devant Thizy. Cette ville, admirablement située sur une montagne élevée, était restée le seul refuge des catho- liques en nos régions. Les sires de Beaujeu en avaient fait une ville très forte, et le sire de Rébé, capitaine habile autant que brave, commandait la place. C'est en vain que Montbrun l'investit de toutes parts et tenta plusieurs assauts, il fut toujours repoussé, et bientôt Thizy fut secouru et délivré par le sire de Saint-Victor, qui s'était mis à la tête des seigneurs du voisinage et de leurs vassaux. Les de Saint-Victor tirent leur illustration de cette époque et de ce haut fait d'armes ; le sire de Saint-Victor, dont nous parlons ici, habitait son château de Pierrefite, au-dessus de Ronno. Ardent catholique et courageux guer- rier, il réunit les hommes de Valsonne, d'Amplepuis, de Chamelet, de Chambost et de Lamure, et dirige ses troupes vers les montagnes qui entourent Thizy. Pendant ce temps Montbrun, découragé de l'inutilité de ses attaques, écrit au (38) Serrant. Hist. d'Anse, p. 204.