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CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS 311 conquête de notre vallée. Ce qui nous porterait à le croire, c'est que l'abbesse de Saint-Pierre, qui avait vu son abbaye dévastée, était venue avec ses religieuses se réfugier dans leur beau domaine de Saint-Pierre à Morancé. L'abbesse était alors Françoise de Clermont,quele roi traitait de cou- sine. Retirée dans ce château dé Saint-Pierre, qui n'existe plus, elle y était gardée par ses vassaux et le sire de Beaulieu (36). Enfin les catholiques s'entendent et se hâtent de s'orga- niser ; on venait d'apprendre que le baron des Adrets, blessé dans une affaire, était couché sur un lit de douleur au châ- teau de Pierre-Scize. Des émissaires sont envoyés dans nos campagnes et dans les montagnes du Lyonnais et du Beau- jolais. Partout les catholiques se réunissent à la voix de leurs prêtres, ils s'arment et se groupent autour de chefs habiles. Bientôt une armée de paysans du Forez et du Beau- jolais s'avance en menaçant Lyon. L'Arbresle, Sain-Bel, l'abbaye de Savigny, les forteresses de Chazay et d'Anse s'étaient mises en état de défense, ainsi que les châteaux de Varennes, de Châtillon, de Saint-Forgeux, de Vindry et de Tarare. La ville de Thizy était. comme le quartier général du parti catholique. Il fallait pour les huguenots faire face à l'orage rapidement ou ils étaient perdus. Des Adrets ne pouvant se mettre à la tête de cette expédition dans le Lyonnais, la confie à un de ses plus habiles capi- taines, le calviniste Montbrun, aussi féroce que lui. Celui- ci prend la route du nord, se dirige vers Anse, et en fait le siège. Cette malheureuse ville, malgré sa courageuse résistance, (36) Lyon ancien et moderne, p. 71-80.