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                   LES PROTESTANTS A LYON                       259
nous n'avons relevé que quatre-vingts noms. Ces noms
nous les donnerons.
   Mais, après les règlements de 1667, dont mention a été
faite plus haut, [combien y avait-il de faiseurs de draps de
soie restés protestants ? Huit. Combien de guimpiers et de
faiseurs de gazes de soie ? Dix. S'ils ont pu travailler encore
de leur état d'ouvrier en tissus de soie, cela apporte une
nouvelle preuve de la modération dont on usait envers les
 Réformés.
   La part de ceux-ci dans la fabrique lyonnaise de soieries
a été insignifiante ; il n'y a pas eu de nombreux ouvriers en
soie émigrés, et cette émigration non démontrée de nos
tisseurs n'a pas amené le déplacement de nos manufactures,
au moins en ce temps-là.
   L'histoire de la naissance de la moindre industrie dans
un pays est généralement obscure. Il en a été de même
dans ces circonstances ; il faut n'accueillir qu'avec réserve
les attributions d'origine des réfugiés. Nous en donnerons
un exemple.
   Il est de tradition que la fabrique de crêpes de soie a été
établie en Angleterre par des Réformés lyonnais. Cette
manufacture a été portée dans ce pays par un Français : ce
Français n'était ni de Lyon ni venu de Lyon. Augustin
Courtauld était de la Saintonge, comme son père Pierre
Courtauld ; il était né à Saint-Pierre, dans l'Ile d'Oleron ; il
avait épousé Julie Giron. Son nom ne figure dans aucun
document lyonnais. Courtauld est allé de La Rochelle à
Londres en 1687 ou en 1688 (17). Il a fait connaître en



  (17) On connaît l'histoire de la famille Courtauld par les mémoires
•que plusieurs de ses membres ont écrits.