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26o              LES PROTESTANTS A LYON

Angleterre la fabrique du crêpe et l'ouvraison particulière de
la soie qu'elle exigeait. Il est du reste à remarquer que
cette même fabrique du crêpe était nouvelle à Lyon. L'in-
vention venait de Bologne. Claude Blanchet l'avait intro-
duite à Lyon sans succès en 1649 ; Antoine Bourgey
l'apporta de nouveau en 1667, et on peut la regarder
comme ayant été définitivement appliquée en 1669, car les
lettres patentes du Roi portant privilège sont du 14 février
1669. Ces lettres furent délivrées sous la condition que,
dans le délai de six mois, deux mille métiers auraient été
montés et fonctionneraient. En 1679, on ne comptait que
dix-sept maîtres ouvriers et trente métiers, et le privilège fut
révoqué le 17 février de cette année. Nous ignorons
comment Courtauld avait appris, soit à Bologne, soit à
Lyon, soit même ailleurs, à faire le crêpe, et d'où venait
cet autre protestant français, François Poussei, inconnu à
Lyon, qui perfectionna ^en 1698 l'industrie du crêpe à
Londres.
    Lyon a gardé en réalité les manufactures d'étoffes de
 soie qui lui étaient propres, par cette raison que les fabri-
cants, maîtres et. ouvriers, étaient catholiques et n'ont pas
 quitté la France, par cette autre raison que, quoique le plus
 souvent sans travail, ils n'en auraient pas trouvé davantage
 à l'étranger, les temps étant alors troublés partout, enfin
 parce que déjà, au xvne siècle, la fabrique lyonnaise avait à-
 sa disposition des dessinateurs, des monteurs de métier, des
 mouliniers, des teinturiers et des apprêteurs, gens fort
 habiles auxquels elle devait une partie de ses succès, et
 parce que cet ensemble de ressources industrielles ajoutait
 à sa force.
    La consommation ayant notablement diminué, l'expor-
 tation s'étant ralentie, la fabrique a perdu de son impor-