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258                 LES PROTESTANTS A LYON

aucun témoignage contemporain, et, par ce que nous avons
dit, on voit que leur inexactitude n'est pas douteuse.
   Non, au xvne siècle, la fabrication des étoffes de soie
n'était pas exercée à Lyon, principalement par les Protes-
tants, et ces neuf mille protestants, tisseurs de soie lyonnais,
qui auraient quitté Lyon après la révocation de l'Edit de
Nantes, n'existaient pas alors à Lyon.
   Les preuves abondent et les registres des pasteurs four-
nissent une démonstration non moins positive. Les actes
d'état civil, qui forment le fondement de notre étude,
comprennent tous les Réformés, marchands, artisans, maî-
tres et ouvriers, de sorte que nous avons, par ces pièces
originales, une vue assez juste de l'état des choses, et le
mouvement de population que ces actes présentent con-
firme également les estimations des intendants de Bercy
et d'Herbigny.
   Au milieu du xvir3 siècle, plus de vingt mille ouvriers
étaient employés à Lyon au tissage de la soie (d'Herbigny
parle même de dix-huit mille métiers à tisser pour l'époque
où la fabrique était la plus florissante) (16). Nous n'avons
pas encore pu découvrir quel était le nombre des maîtres,
des chefs d'industrie ; il était certainement de plusieurs
centaines.
   Nous répétons que les maîtres et les ouvriers étaient
catholiques. S'il y en avait eu beaucoup de Protestants,
nous aurions dû les trouver dans les actes d'état civil, car
ces ouvriers se sont mariés, ont fait baptiser leurs enfants,
ont été inhumés eux et leurs parents. Or, de 1598 à 1685,



  (16) Mémoire de la Généralité de Lyon. Bibliothèque nationale, mss.,
fonds français, n° 22201, p. 133.                                  •i