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                  LES PROTESTANTS A LYON                       2$l

des poursuites ont été ordonnées, des procès intentés, etc.,
en vertu de ces règlements : mais, quand les artisans gênés,
inquiétés ou condamnés en ont appelé au Consulat ou au
Roi, des déclarations formelles ont « conservé et maintenu
la ville de Lyon en son ancienne exemption, liberté et fran-
chise ». Justice a été faite, et la justice, c'était la reconnais-
sance du régime de la liberté, le droit à la liberté. Les
manufactures et le commerce à tous les degrés eurent à
Lyon, au moins au XVe, au xvie et dans la première partie
du xvne siècle, le bénéfice d'une liberté du travail à peu près
entière (9).
   Il nous reste à dire quelques mots de la situation générale
des choses au regard des Protestants. Il est manifeste que,
pour la médecine et la chirurgie, les Protestants ont pris à
Lyon une place importante. Dans les métiers, il n'y a guère
que pour l'horlogerie qu'il a fallu compter avec eux. Par-
tout ailleurs, ils ont été en très faible minorité. Aucune
opposition ne paraît avoir été faite ni à leur établissement
ni au développement de leurs affaires ; en fait, ils ont été
confondus avec les autres artisans. Nous avons dit déjà qu'il
en a été différemment pour la banque et le commerce au
point de vue du rang que les Réformés ont occupé. Quoique
nous n'ayons rien découvert de précis sur la nature de leurs
entreprises, il paraît certain, d'après la tradition et d'après
les faits présentés plus haut, que plusieurs des Protestants
ont joué un rôle actif dans le mouvement d'affaires de notre
ville au xyiie siècle. Les Zollikofer, les Acéré, les Tronchin,
les Locher, les Sarrasin, les Pélissari, les Riettmann, sont



  (9) Ce régime libéral a été par degrés modifié au cours du
xvu« siècle.