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LES PROTESTANTS A LYON 247 « Et entre iceulx n'y avoit que huict ou dix maisons natifz et anciennes de la ville ayant chacune environ quatre ou cinq cens livres de revenu par an. « La moictié pour le moings des habitans d'icelle sont estrangiers de plusieurs nations qui font valloir la ville, font travailler et gaigner le peuple, louent chèrement les maisons et boivent le vin qui est tout le revenu du païs... qui est stérille de bledz et montueulx... « Lyon ne se peult en façon que ce soit passer des foires et des estrangiers... » Le pasteur Caille a signé un mémoire auquel on peut, à à ce qu'il nous semble, assigner la date de 1598, et qui montre comme la population réformée était alors réduite. Après avoir dit qu'une partie de cette population « s'estant reffugiée à Lausanne, Genève et lieux circonvoisins, y est encore et n'osent retourner pour le peu d'asseurance qu'ilz voyent ez affaires de la France, » il ajoute : « Ce peu que Dieu a miraculeusement conservé est en fort petit nombre. Ceulx qui ont quelques moyens sont Grisons ou aultres estrangiers privilégiés. Le reste sont tous pauvres gens arti- zans qui ont assez affaire de vivre de leur labeur... » Mais nous avons, pour le xvne siècle, des renseignements positifs. C'est F « Estât général des familles qui font profes- sion de la Religion Réformée dans la ville de Lyon » (4). Cet état nominatif a été dressé à la date du 25 juin 1651 ; il est signé par les pasteurs et par les anciens ayant la charge des cinq quartiers entre lesquels était divisée la communauté évangélique. Cet état comprend d'abord « ceux qui contribuent pour la subvention de MM. les Pasteurs ». (4) Archives de Lyon, GG, non classé.