Revue du Lyonnais » série 5 - n°10 ( 1890 ) » pp.241

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l'éditeur, M. Donot, a accompagné de notes instructives, est précieux
pour l'histoire de nos diverses industries locales. Nous y voyons
notamment que Saint-Chamond a possédé, longtemps avant Saint-
Etienne, sa fabrique de rubans, qui remonte au XVe siècle. Son indus-
trie du moulinage n'est guère moins ancienne, puisque les mouliniers
de Saint-Chamond alimentèrent très longtemps la manufacture lyon-
naise et que c'est de cette ville qu'Etienne Turquet avait tiré ses meil-
leures dévideuses.^ Ce serait de même au xv e siècle que fut créée à
Saint-Chamond la première fonderie. Sa fabrique de clous, si floris-
sante au siècle dernier, est aussi fort ancienne. Mais l'industrie des lacets
est plus récente, car elle ne remonte qu'aux premières années du siècle
actuel et ce n'est que depuis 1855, qu'elle a pris un développement
considérable.



COURSES DE MANDRIN DANS L'AUVERGNE, LE VELAY ET
 LE FOREZ (1754), par Antoine VERNIÈRE. — Clermont-Ferrand,
 gr. in-8°, 1890. — En vente à Lyon, à la librairie ancienne de
                   •
 L. Brun.

   Une étude sur la vie et les aventures de Mandrin n'offrirait qu'un
intérêt secondaire, si elle ne faisait ressortir, d'une manière saisissante,
les vices de certains impôts et de notre régime douanier, à l'intérieur,
aussi bien que les imperfections de la police, sous l'ancien régime. Et
c'est ce qu'a fait avec une grande sûreté de vue l'auteur de la publica-
tion, que nous signalons aujourd'hui à nos lecteurs. Mandrin n'était
point, en effet, un vulgaire brigand, mais un hardi contrebandier qui
exerçait la fraude sur une grande échelle. Ménageant habilement les
populations, pour dépouiller seulement les caisses des préposés des
fermes, en affectant avec une certaine dignité, de leur délivrer en équi-
valent des marchandises de contrebande, ion comprend ainsi, dans
une certaine mesure, qu'il ait pu exercer impunément ses exactions,
aussi longtemps et dans un si grand nombre de provinces.
  Dans le travail que nous avons sous les yeux, l'auteur s'est attaché
seulement à suivre Mandrin dans ses courses à travers l'Auvergne, le
Velay et le Forez, et c'est à ce titre que cette publication peut aussi
présenter un intérêt tout particulier à nos lecteurs. Dans le Forez,